Lansana Kouyaté à propos de la sortie du président Alpha Condé contre des cadres malinkés : ‘’ j’ai été heurté et choqué ‘’

La dernière sortie du président Alpha Condé au siège national du RPG Arc-en-ciel à l’occasion de la célébration des 25 ans de son retour au bercail continue d’alimenter les débats. Ce mercredi 1^er juin 2016, le leader du parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), Lansana Kouyaté a exprimé sa déception par rapport aux propos qui ont été adressés aux cadres malinkés par le président Alpha Condé. C’était sur les ondes de la Radio Espace fm dans son émission ‘’ les GG ‘’. Voici des extraits de son intervention.
‘’Comme tous les Guinéens conscients de l’enjeu national, j’ai été heurté et choqué. C’est le moment à jamais de garder la sérénité, le discernement pour pouvoir savoir pourquoi. Pourquoi cette déclaration des plus solennelles, des plus assumées par celui qui fut président de la République, il y a à peine un an ? La déclaration touche directement les malinkés. Et comme chacun d’eux, je le ressens comme un réel coup  de poignard en plein cœur. Mais un président doit se mettre au-dessus de ça. Désigner une ethnie alors que le pays a besoin de forger une nation bâtie réelle et qu’un président aille aussi loin, c’est voler bas quelles que soient les raisons qu’il peut avoir pour le dire. Quand je me pose la question, pourquoi il le fait, je remarque deux choses: Premièrement chaque fois que la situation économique est désastreuse, il fait appel à son mauvais et parfois banal génie. De manœuvres politiciennes, cette fois-ci, c’est gros. C’est très gros. Un brocard mandingue dit: qu’à force de manipuler les cailloux, le singe finira par écraser ses doigts. C’est ce qui est en train d’arriver parce que la situation économique est plus dangereuse. Au lieu de nous occuper de l’essentiel, au lieu que lui, président de la République s’occupe de cet essentiel, il fait des mouvements dilatoires pour essayer de voler l’intelligence et l’attention du peuple de Guinée. Monsieur le Président sait-il que le sac de riz de 50 Kg de 2015 est allé de 230 000 à 260 000 GNF, sait-il que le sac de sucre est allé de 240 000 à 350 000 aujourd’hui. (…).
Il (Alpha Condé) est en train de faire une pratique de diversion au lieu de s’occuper des problèmes réels du marché, au lieu de s’occuper de la désagrégation de tous les indicateurs  économiques. Le dollar et l’Euro  qui flambent. L’épargne des Guinéens qui est quasiment inexistante. Le chiffre du chômage n’existe même pas dans nos documents officiels. Voyez les documents des services statistiques, vous n’en trouverez pas. La Guinée traverse des moments difficiles. L’enjeu, c’est de pouvoir relever ces défis économiques qui nous interpellent. Le peuple est devenu pauvre, la misère bat son tambour. Alors il est temps de cesser ces diversions politiciennes qui servent qu’à amuser la galerie. Il a insulté les cadres malinkés et il n’y a pas à colmater les brèches pour dire non, il a dit ceci ou celà. Il a dit les cadres malinkés…
Rappelez-vous, je vous parle en toute honnêteté, sans invective, cet homme est dangereux pour la République. Il n’a cessé de réveiller, de susciter concernant le FoutaFoutah,  les roundhés contre ce qu’il a appelé les nobles peulhs. Tout le monde le sait. Objectif, mettre le feu au Foutah. Son long combat contre le président Lansana Conté a abouti à toutes sortes de violences. Savez-vous qu’en Haute Guinée, il a dressé des sbires pour ça, des citoyens restés coucher dans leurs cases et on venait enlever toute la toiture pour les déposer à terre. il y a eu des souffrances. Ces militants qui ont été tués, blessés, handicapés à vie, aujourd’hui, il dit que ceux-ci n’ont pas lutté pour lui. Il ne doit pas son salut à eux ? Il ne doit son salut à personne ? Je crois qu’il est clair pour lui, ça je cite quelqu’un d’autre, plus l’apport est grand plus cela suscite l’ingratitude. Je crois que c’est tout ce qu’on peut dire là-dessus. Mais ce n’est pas que l’ethnie mandingue. Ce sont toutes les ethnies de Guinée qui sont concernées, cela dépasse l’ethnie mandingue. A tour de rôle, il a dressé les unes contre les autres. Du temps du président Conté, il a dressé les malinkés, les peulhs on n’en parle pas. Où est le capitaine Dadis, pourquoi il n’arrive pas à rentrer ?  »
Propos décryptés par Youssouf Hawa Keita
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