Guinéens et Sénégalais se disputent un village riche en or à la frontière: le préfet de Mali accuse les militaires sénégalais d'exactions
L’incident s’est produit le dimanche 15 mai dernier à Gnafou, sous-préfecture de Balaki, près de la frontière entre la Guinée et le Sénégal, dans une localité très disputée entre les deux pays. Des gendarmes sénégalais sont soupçonnés de traverser la frontière guinéenne pour immobiliser des motos appartenant à des citoyens guinéens de Diaka. De l’autre coté de la frontière, on accuse des soldats guinéens de faire de sales besognes dans cette localité qui est considérée par le Sénégal comme une partie de son territoire (un village qui divise les deux pays depuis plusieurs année, ndlr), a constaté votre quotidien électronique Mediaguinee.
Joint au téléphone, un militaire sénégalais qui a souhaité garder l’anonymat témoigne : « Des soldats guinéens ont traversé la frontière pour commettre des actes ignobles, ils ont détruit le mur d’un établissement scolaire en construction, et bastonné un instituteur. Nous demandons aux responsables de la Guinée et du Sénégal de prendre des dispositions pour faire face à ce problème qui perdure ». Des informations vite balayées d’un revers de la main par le préfet de Mali.
« Aucun militaire guinéen n’a traversé la frontière sénégalaise, plutôt des gendarmes sénégalais sont venus dans la localité de Diaka, une localité aurifère qui n’est ni sous l’autorité de la Guinée ni le Sénégal pour immobiliser des motos des citoyens guinéens et repartir avec. C’est en dépit des actes de ces gendarmes sénégalais que des militaires guinéens ont été déployés sur les lieux pour faire une enquête au cours de la quelle ils ont arrêté trois sénégalais jugés proche des gendarmes sénégalais. Dans l’intervention, le mur d’une école en construction a été démoli », dit El hadj Harouna Souaré. Et de rappeler : « si la paternité d’un lieu est disputée, personne n’est autorise de faire quoi que ce soit sur le domaine. Naturellement, des dispositions ont été prises par mon homologue sénégalais Papa Malik Daou, préfet de saraya et moi-même pour rétablir la paix et la quiétude dans le village. Parmi ces dispositions, il a sommé les gendarmes sénégalais de ramener les motos. De notre côté, nous allons libérer les trois citoyens sénégalais en détention au poste frontalier de gnafou. J’ai même adressé un courrier à mon ministre pour le mettre au bain de la situation. J’ai appris également que les autorités sénégalaises ont dépêché une délégation pour faire l’état des lieux »
A note que tous les postes frontaliers situés dans la préfecture de Mali se trouvent sous l’autorité du commandant de la deuxième zone militaire de Labé. Toutes nos tentatives de le joindre pour avoir plus informations ont été vaines. Nous y reviendrons…
Amadou Tidiane Diallo, Labé
620 44 25 83