L’octuple champion du monde de boxe philippin Manny Pacquiao s’est dit abasourdi jeudi d’entendre le président Benigno Aquino annoncer que des islamistes avaient projeté de l’enlever, estimant que « cela aurait dû rester secret ».
« Si cela émane des services de renseignement, cela aurait dû être gardé secret. Et pourquoi maintenant? Nous devons étudier cette affaire », a déclaré le sportif dans sa résidence de Manille. « J’ai été alarmé quand il a annoncé (…) qu’Abu Sayyaf voulait m’enlever. Je suis surpris car tous les Philippins sont mes amis. Je les aime, spécialement les musulmans », a-t-il lancé.
Pacquiao a dit ne pas comprendre pourquoi les islamistes s’en prendraient à lui, mettant en avant ses bonnes relations avec ses voisins musulmans dans le sud de l’archipel. « En fait nous les soutenons. Nous leur donnons les moyens de vivre alors je ne vois pas d’où ça sort ».
Protection rapprochée
Le boxeur a déclaré avoir pris des mesures pour assurer la sécurité de sa femme et de ses cinq enfants, qui vivent à General Santos, sa ville natale dans le sud de l’archipel. « Nous avons demandé une protection pour mes enfants, ma famille, pour être sûrs de leur sécurité, surtout que je n’y suis pas en ce moment », a-t-il déclaré.
General Santos se situe dans la région méridionale de Mindanao, repaire de différents groupes islamistes et théâtre d’une insurrection séparatiste qui a fait des dizaines de milliers de morts. M. Aquino a publié son communiqué après la découverte de la tête de l’otage canadien John Ridsdel sur Jolo, dans l’extrême sud des Philippines. Abu Sayyaf détient plus d’une vingtaine d’autres otages étrangers et le président a promis de le « neutraliser ».
Le boxeur, élevé dans le catholicisme comme 80% des 100 millions de Philippins, mais converti à l’évangélisme protestant, a dit qu’il allait continuer ses meetings de campagne, qui donnent lieu à des scènes chaotiques au milieu de foules gigantesques. « Je vis ma vie comme si chaque jour était mon dernier jour, alors je n’ai pas peur. Dieu est avec moi ».
AFP