Liberté de la presse : l’honneur et la fierté d’avoir contribué à l’avènement de la presse guinéenne libre !

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Ce mercredi, 03 mai courant, à l’instar des autres pays, la Guinée célèbre la journée internationale de la liberté de la presse avec son corollaire, la liberté d’expression.

Substrat des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ici et ailleurs, la liberté de la presse demeure toujours l’âme de la démocratie et la gardienne des libertés et de la bonne gouvernance.

Cette année, le recul de notre pays, d’un rang dans le classement mondial de Reporters Sans Frontières (RSF), nous interpelle tous tant que nous sommes, mais les pouvoirs publics surtout, à plus d’actions et de responsabilités en faveur de la promotion et de la consolidation de ce pilier du gouvernement du peuple.

Je voudrais profiter de l’occasion des célébrations de cette journée, pour revisiter tant soit peu, le passé et quelques souvenirs de faits et gestes auxquels j’ai été associé et qui ont permis ou favorisé l’avènement de la presse guinéenne libre.

Ainsi, au commencement, il eut d’abord, les journées nationales de concertation sur la presse en 1991. Organisée par le Ministère de l’Information où, à l’époque des faits, j’étais Secrétaire général. Elles connurent la participation de personnalités comme feu Siradiou DIALLO, alors journaliste à Jeune Afrique ou encore feu Ba Mamadou, leader politique qui se félicitèrent tous de la démarche. Celles-ci conclurent à l’avènement de la presse écrite, l’ainée de la presse et la préceptrice de notre démocratie.

Ensuite, interviendra la libéralisation des ondes qui permit l’implantation des médias audiovisuels en 2005. Alors, à l’époque, sujet tabou et suffisamment polémique pour les pouvoirs publics, ministre de l’information, j’ai fait face au gouvernement à l’opposition de plus d’un, avant de signerl’agrément des premières radios privées guinéennes qui permit l’installation de Nostalgie Guinée, Liberté FM, Soleil FM, ainsi que les conventions d’établissement et leur émission en bande FM des radios Internationales RFI et BBC. Quel honneur et quelle fierté d’être celui qui a rendu effective la libéralisation des ondes en République de Guinée ! C’est ce processus quilibéra puis promut l’expression libre de tous les courants d’opinion, notamment politiques dans notre pays.

 

 

Dans le même sillage, se réalisa l’épineux problème dedéménagement de la RTG, de Boulbinet pour Koloma. Alors, l’opération qui dura trois mois seulement sans un copeck de l’Etat, fut totalement une réussite saluée par tous. Auparavant, l’affaire avait constitué un véritable casse-tête pour les dirigeants, pendant plus de trois ans et avait amené certains à conclurent à l’impossibilité de la réussite du processus.

Plus tard en 2010, de retour aux affaires dans le même département, nous avons permis l’émission du média 24h/24, la montée sur le bouquet canal et la couverture de la totalité du territoire (radio et télévision). Les travailleurs dont la plupart étaient restés longtemps des stagiaires avant d’être engagés comme fonctionnaires à notre temps se sont tous félicités de ces résultats.

C’est à ces progrès que nous devons, le succès reconnu par tous y compris de l’ensemble des candidats en lice au nombre inédit de 24, de la couverture médiatique de l’organisation des premières élections présidentielles libres, démocratiques et inclusives de 2010 qui aboutirent au retour du pays à l’ordre constitutionnel normal et un nouveau départ dans la vie démocratique nationale.

Quant à la réforme et la modernisation du journal Horoya, elles interviendront dans le courant du même exercice gouvernemental. Le journal qui conserve toujours la maquetteque nous avons conçue, à l’époque des faits, ne faisait plus d’invendu et s’imposa comme premier journal du pays.

Dans le cadre des initiatives privées, le groupe de presse L’indépendant/le démocrate que nous avons créé pour asseoir les fondements opérationnels de la presse écrite fut aux origines de la promotion de la démocratie, du multipartisme et de la liberté d’expression. Véritable école de journalisme à l’époque, le journal enregistra le passage de personnalités comme feu Williams Sassine, Saidou Nour Bokoum, Tibou Kamara, Jean-Raymond Soumah, Aladji Cellou Camara, Sekouba Savané, Moussa Cissé et bien d’autres qui font aujourd’hui, la fierté de la presse guinéenne sur l’échiquier national.

La radio Planète FM, que nous avons initiée dans le segment de l’audiovisuel, pour sa part, aura contribué de manière significative à la jouissance, par les citoyens, du droit à la libre expression de leurs opinions notamment politiques, concernant la marche de notre pays vers la démocratie et le progrès.

Alors aujourd’hui, quand je regarde le chemin parcouru et les nombreux progrès obtenus, malgré quelques ratés inhérents à toute entreprise humaine, je pense que nous avons tous, les précurseurs connus et anonymes et autres acteurs importants, le droit d’être fiers de l’œuvre immense accomplie.

 

Pour ma part, l’occasion de ces célébrations, en plus de l’accent mis sur le présent ainsi que le débat sur les conditions de vie et d’exercice de la profession par les acteurs, devront aussi et surtout constituer des opportunités pour évoquer le passé et les héros vivants ou non de la presse libre, afin que la fracture mémorielle déjà présente ne s’accentue davantage pour éviter que leurs noms et leurs œuvres ne tombent totalement dans les abysses de l’oubli.

Cependant, aujourd’hui, malgré les nombreux progrès accomplis, comme hier, nous savons tous qu’il y a encore du travail à abattre. Dans notre pays, les médias traversent une grande crise économique qui menace l’exercice de la profession, la responsabilité sociale du journaliste n’est pas encoretotalement de mise, la censure et l’autocensure sont toujours une malheureuse réalité, beaucoup trop d’articles sont encoretendancieux et diffamatoires. Mais ce combat engage la responsabilité de la génération actuelle et à venir de journalistes.

De l’autre côté, à l’ère du numérique, l’autre défi majeur de la presse guinéenne est le développement spectaculaire des réseaux sociaux dans notre pays qui menace le journalisme. Il faudra prendre en compte cette nouvelle donne et s’adapter ainsi qu’aux exigences d’un monde qui bouge constamment afin d’assurer dans l’intérêt de la sauvegarde des libertés, la démocratie et la bonne gouvernance, la vie et la survie de la presse guinéenne libre et indépendante.

Aboubacar SYLLA

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