Fadima Barry : « une fille armée m’a dit : vous avez eu de la chance, si vous étiez partie de l’autre côté, les gens allaient vous introduire des armes »

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A la barre ce mercredi 24 mai pour livrer sa part de vérité dans les évènements du 28 septembre 2009, Fadima Barry, relate sa mésaventure le jour de la manifestation appelée par les forces vives.

Dans sa narration, elle souligne que : « Pendant que les discours avaient commencé, j’ai aperçu une fumée. J’ai vu des gens armés de mitraillettes qui tiraient. Ils ont commencé à tirer, j’ai eu peur (…). Au moment où je me relevait, la foule était prise de panique. On a tenté de sortir vers la tribune à droite, on s’est rendu compte que toutes les issues étaient barricadées, il n’y avait aucun accès vers les escaliers arrières. Et nous avons décidé de rebrousser chemin. Et là, J’ai entendu une voix qui disait : [Tuez-les tous, ne les laissez pas sortir]. Ils ont commencé à tirer et Dieu m’a sauvé », a-t-elle expliqué.
Et Fadima Barry d’ajouter : « Et j’ai vu des jeunes qui avaient tendance à sauter par-dessus le balcon. J’ai continué à aller vers les escaliers de l’autre côté. Là, j’ai rencontré un jeune qui était cagoulé, il avait une arme et la rechargeait. Je me retrouve face à face avec lui. Il me regarde et il brandit son arme. J’ai dit mon garçon tu vas me tuer? Il s’énerve et il me chasse. Il me dit « fout le camp, je ne suis pas ton enfant ». J’ai continué vers la droite (…). J’arrive en bas, je vois des hommes armés qui rechargeaient leurs fusils. Ils ont recommencé à tirer (…). Nous sommes partis vers l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry. À chaque fois qu’on voulait se cacher quelque part, il y avait des gens armés. Il y a un homme qui m’a terrassé, je suis tombée. Ils sont venus me rouiller de coups sur le dos. Ils ont utilisé des gourdins, des matraques, les armes pour pilonner mon dos (…). Il y avait des Pick-up qui étaient là, j’entends une jeune fille qui était là avec une arme dans un des pick-up, en tenue et elle me dit : [vous avez eu de la chance parce que vous étiez partie de l’autre côté, les gens allaient vous introduire des armes et vous faire ce que vous ne pouvez pas imaginer. La fille a dit ça] », a-t-elle déclaré à la barre.

Poursuivant, elle soutient avoir été embarqué par des agents dans un pick-up et conduite au CMIS de la Camayenne en compagnie d’autres manifestants arrêtés.

Sadjo Bah

 

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