L’institut supérieur agronomique et vétérinaire (ISAV) de Faranah, en Haute Guinée, multiplie ses offensives scientifiques dans le domaine de l’expérimentation.
Un enseignant chercheur dudit institut qui s’investit dans la promotion des engrais organiques vient d’expérimenter le compost à base de l’urine humain sur la pomme de terre. Il a fait des recherches sur l’effet du compost à base de l’urine humain sur le rendement et la qualité biochimique de la pomme de terre à Faranah.
Mardi, 18 février, l’expérimentaliste Bandjou Samoura a partagé les résultats de sa recherche à ses collègues enseignants-chercheurs, étudiants, et les groupements maraîchers de la place.
Après les différentes étapes de l’activité de recherche, la récolte de la pomme de terre sur laquelle il a expérimenté, a finalement eu lieu ce mardi.Sur l’objectif de ladite recherche, Banjou Samoura de confier : « l’objectif de ce travail c’est évaluer l’effet du compost à base de l’urine humain sur le rendement et la qualité biochimique de la pomme de terre à Faranah parce que généralement les gens disent que la pomme de terre ne donne pas à Faranah et vous savez le prix de la pomme de terre est très très cher au marché. Et dans le cadre de la sécurité alimentaire il faut diversifier la production. D’après les enquêtes sur le terrain à travers les groupements maraîchers, ils disent que la pomme de terre ne donne pas à Faranah c’est pourquoi ils ne la cultivent pas et que si on cultive on n’aura pas de tubercule. Et nous on a vu dans les registres bibliographiques que l’exigence de la pomme de terre c’est la fraîcheur et à Faranah pendant le mois de novembre-décembre c’est la fraîcheur. Donc nous avons cherché une variété de deux mois (MANDOLA). Nous avons fait le compost en laissant des engrais chimiques, c’est-à-dire la sonde de riz, le bout de vache et arrosé par l’urine humain et ça donne un compost de qualité c’est ce que nous avons utilisé à travers les différentes doses par variante en laissant des témoins où il n’y a pas eu d’apport, on l’appelle dose zéro. Dose 1 on a donné 15 tonnes/hectare, dose 2 donne 30 tonnes/hectare et dose 3 on a donné 45 tonnes /hectare donc c’est ce qu’on a appliqué pour voir son rendement sur la Culture de la pomme de terre. Donc sincèrement on a vu que la végétation était très bonne et on dit que la végétation donne l’espoir au producteur ».
De son côté, Oumou Camara, présidente des groupements maraîchers à Faranah a exprimé sa satisfaction avant de s’engager à démultiplier cette innovation de Bandjou Samoura auprès des groupements voisins.
« Nous sommes venus observer la culture de pomme de terre parce que depuis que nous sommes là ça fait plus de 20 ans on a jamais cultivé la pomme de terre ici , on pensait que ça ne donne pas sur notre sol mais vraiment on n’est venu on a vu que c’est possible ça peut bien donner et nous allons nous investir dans la culture de pomme de terre parce qu’il y a beaucoup d’intérêts dedans. Nous sommes très contents, je demande tout le monde d’investir dans ça et je demande au gouvernement de nous appuyer dans ce sens, pour obtenir des semences. Nous remercions M. Bandjou Samoura qui nous appelle chaque fois qu’il veut faire des innovations et on remercie le directeur général de l’institut Pr Sarah Bailo Diallo pour sa disponibilité. S’il plaît à Dieu, dès l’année prochaine, nous allons commencer à faire la culture de la pomme de terre à Faranah », assure-t-elle.
Cette expérimentation permettra aux différents groupements maraîchers de la place d’acquérir une nouvelle connaissance dans leurs activités.
Lanciné Keita, correspondant à Faranah