Wright sur l’évasion du Belgo-Marocain: « il avait un matelas avec de l’air conditionné, un écran plat dans le bureau du médecin chef de la prison »

À en croire Alphonse Charles Wright, celui qui a été extirpé de la prison puisqu’il ne parle même pas d’évasion par une complicité commise avec instigation fait l’objet d’une procédure judiciaire en France. Il a été accusé sur le territoire français d’avoir ôté la vie. Et c’est dans les même circonstances, indique le ministre de la justice, que le prévenu s’est retrouvé en Guinée en faisant faux et usage de faux en écriture publique, en faisant du faux passeport, en faisant la fausse carte nationale d’identité.

« Pour cette double raison, la procédure de faux et usage de faux a été ouverte par le parquet près le tribunal de première instance de Kaloum. Concomitamment à cette procédure, nous avons été saisis par une demande d’extradition dans le cadre de coopération judiciaire internationale pour que ce Monsieur soit extradé vers la France. (…) C’est dans cette attente d’examen que nous avons été surpris d’apprendre que ce Monsieur a été extirpé de la maison centrale, la plus haute maison de détention où la sécurité maximale est prise en compte. Vous voyez à l’alentour de cette prison, la présence de toutes unités des forces de défense et de sécurité mais très malheureusement ce ne sont pas ces forces de défense et de sécurité qui gèrent les questions de l’administration pénitentiaire. À l’interne, vous avez un gardien chef, un service de médecine interne. Très malheureusement le médecin chef sous réserve du secret de l’instruction et d’enquête, les éléments factuels ont établi de tout doute raisonnable que ce Monsieur à l’interne n’était même pas dans la cellule ».

Poursuivant, le Garde des Sceaux, visiblement très fureux de préciser : « c’est ce qui écoeurant, ahurissant parce qu’il y a un principe qui caractérise ces prisons. Chaque personne doit être traitée sur un même pied d’égalité (…) Très malheureusement ce Monsieur s’est offert le luxe d’avoir un matelas avec de l’air conditionné, un écran plat bien ficelé dans le bureau du médecin chef de la prison. Plus grave, le chef de service a eu l’outrecuidance pour organiser la sortie frauduleuse de cette personne en complicité flagrante avec le régisseur et plusieurs infirmiers. C’est pourquoi j’ai demandé qu’à partir de demain tous les infirmiers, du médecin au planton, le médecin est déjà arrêté, l’infirmier d’État qui l’accompagnait au moment des faits est aussi mis aux arrêts (…) Tout le personnel aussi dès après l’arrivée du nouveau personnel demain, ils quitteront tous ici ».

Annonçant dès ce mercredi le règlement intérieur de cette prison et toutes les autres prisons du pays sera rendu public pour que les uns et les autres sachent désormais qu’à l’intérieur de toutes les prisons en République de Guinée, les mesures doivent être respectées.

Par ailleurs, le ministre d’insister: »il faut garder la source des enquêtes. Nous sommes persuadés que nos services compétents mettront main sur lui, et le mettront hors d’état de nuire. Parce que sa personnalité prouve que c’est un délinquant aguerri. C’est un professionnel. Ce qui commandait double prudence par rapport à son cas et chaque personne qui sera là en prison, il y aura désormais une enquête administrative sur sa personnalité. Cela permettra de déterminer quel genre de cellule répond mieux à son statut parce que nous, sur le plan administratif, c’est nous qui sommes des gardiens, ce n’est pas nous qui décidons de la détention mais lorsqu’on vous confier la garde, cela implique des responsabilités. Chacun doit être appelé autour de ça ».

Malgré cette évasion non encore élucidé, le ministre de la justice reste confiant et rassure que cette cavale sera d’une courte durée pour le prévenu.

« Je crois que très bientôt, si tout va très bien, ça sera la fin de cavale pour ce Monsieur. Mais ce qui est sûr et certain, les services sont déployés un peu partout, les polices de frontière et tout ce qui s’en suit, les dispositions sont en train d’être prises. Nous le retrouverons comme nous l’avons fait pour le cas de Dubréka si tout va très bien ».